LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Pas tout-à-fait des mouches, mais presque

Nombreux sont les articles du blog qui traitent des mouches.

Nous avons même annoncé une fois en avoir fini avec elles.

Tipula lunata (2):

 

TIPULIDAE Tipula lunata 1.JPG

 

En fait, nous avons menti.

 

index.jpg

(droits réservés)

 

Tout d'abord, nous espérons rencontrer de nouvelles espèces dans le futur.

Et d'autres articles les concernant seront sans doute publiés.

Mais surtout, il existe d'autres diptères que les mouches proprement dites.

C'est eux que nous allons aborder ici.

 

Les diptères sont séparés en deux sous ordres: les nématocères et les brachycères.

Les brachycères ont des antennes courtes.

Ce sont les mouches à proprement parler.

Milesia crabroniformis (3):

 

SYRPHIDAE Milesia crabroniformis 1 (2).JPG

 

Sarcophaga carnaria (2):

 

SARCOPHAGIDAE Sarcophaga carnaria 2 (mouche de la viande) (3).JPG 

 

Les nématocères, eux, ont des antennes longues.

Nous y reviendrons.

 

Il s'agit là d'une classification simple et logique.

Contrairement à la séparation des lépidoptères en deux sous-ordres sur des critères imbéciles.

Reprenons l'analogie avec des porteurs de chaussures (cf. article "Des papillons de nuit le jour").

Nous pourrions distinguer cette fois "intelligemment" les platotallariphores (ceux qui portent des talons plats) des longiotallariphores (ceux qui portent des talons hauts).

Il n'y aurait rien à redire.

Si l'on excepte certaines catégories intermédiaires: ceux qui portent des santiags, par exemple.

 

Revenons aux diptères!

Antennes longues, antennes courtes: rien à redire (sauf quand les antennes sont moyennes).

 

Laissons les antennes, et intéressons-nous au reste de l'anatomie des diptères

Tous les diptères ne disposent que d'une seule paire d'ailes, d'où leur nom.

Ici, une rhinophoride, deux ailes.

Stevenia deceptoria (2):

 

RHINOPHORIDAE Stevenia deceptoria 2 (2).JPG

 

La deuxième paire d'ailes des mouches n'a pas disparu.

Elle s'est atrophiée.

On peut la deviner sous les ailes, mais ce n'est pas évident.

Dans certains cas, on voit bien quelque chose, chez les tachinaires en particulier.

Cylindromyia bicolor (2):

 

TACHINIDAE Cylindromyia bicolor 3 (2).JPG 

 

Mais ce que l'on voit ici sont les "cueillerons", qui sont une partie des ailes antérieures.

 

La deuxième paire d'ailes est le plus souvent impossible à voir sur une photo, sauf de profil.

Anthomyia procellaris (2):

 

ANTHOMYIIDAE Anthomyia procellaris 4.JPG

 

Ces "ailes" atrophiées sont nommées "haltères".

Elles sont nécessaires au vol.

Elles servent de stabilisateurs.

Si on les supprime, la mouche ne peut plus voler.

Sans elles, les diptères du genre Bombylus, qui ne se posent jamais complètement pour butiner, mourraient très vite de faim:

 

BOMBYLIIDAE Bombylius major 2 (grand bombyle).JPG 

 

Elles permettent, en particulier, le vol stationnaire, duquel certaines mouches sont expertes.

Episyrphus balteatus (3) (syrphe à ceintures):

 

SYRPHIDAE Episyrphus balteatus 4.JPG
 

Le deuxième sous-ordre des diptères (celui qui nous intéresse ici), est constitué par les nématocères.

Les nématocères ne possèdent aussi qu'une seule paire d'ailes.

Et une paire d'ailes atrophiées.

Mais, contrairement aux brachycères, ils ont des antennes longues (en forme de fil).

Les plus connus des nématocères sont les moustiques.

Les nématocères sont donc des diptères, mais pas tout-à-fait des mouches.

 

Les nématocères sont constitués de sept "infra-ordres".

Les moustiques appartiennent à celui des "Culicomorpha".

Les moucherons sont aussi des nématocères, et sont éparpillés dans diverses familles.

En réalité, il n'existe pas un moucheron, ni même des moucherons, mais plusieurs espèces de moucherons, très différentes les unes des autres.

On les nomme "moucherons" parce qu'ils ressemblent (de loin) aux mouches en plus petit.

Ainsi on nomme "moucherons" les simulies, les bibions, les phlébotomes, etc.

 

Par contre les moucherons ne sont, en aucun cas, des "bébés mouches".

D'ailleurs, à proprement parler les "bébés mouches" n'existent pas.

Une larve de mouche produit une mouche qui est de taille adulte.

Une mouche ne "grandit" pas.

Il existe de petites mouches.

Ophiomyia nasuta (2):

 

AGROMYZIDAE Ophiomyia nasuta 2.JPG

 

Et de grosses mouches.

Peleteria rubescens (2):

 

TACHINIDAE Peleteria rubescens 2.JPG

 

Mais aucune petite mouche ne deviendra grande.

Les moucherons ne sont pas non plus des petites mouches, car ils n’appartiennent pas au sous-ordre des "mouches vraies".

 

gotlib6_dorspa.jpg

(droits réservés)

 

Dans le jardin de Choui et Leia, nous avons tendance à un peu négliger les nématocères (la plupart sont très petits, difficiles à photographier et à identifier).

 

En voici quelques espèces.

D'autres sont présentées dans l'article intitulé "Les minuscules".

Des moucherons.

Dilophus antepedalis (2):

 

BIBIONIDAE Dilophus antipedalis 1.JPG

 

Dilophus febrilis (1):

 

BIBIONIDAE Dilophus febrilis 2.JPG

 

Bibio lanigerus (2):

 

BIBIONIDAE Bibio lanigerus.JPG

 

Des moustiques.

Tanytarsini sp.(2):

 

IMGP3367.JPG 

 

Chironomus sp. (2):

 

CHIRONOMIDAE Chironomus sp..JPG

 

Culiseta annulata (3):

 

CULICIDAE Culiseta annulata.JPG

 

Nous avons photographié, un jour, une curieuse bestiole.

Nous ne savions même pas dans quel ordre chercher.

Puis, nous sommes enfin tombés dessus.

Il s'agissait d'un nématocère de la famille des Psychodidae.

Cloqmia albipunctatus (3):

 

PSYCHODIDAE Cloqmia albipunctatus 1.JPG 

 

Le seul infra-ordre de nématocères qui ait, pour l'instant, vraiment attiré notre attention (et pour cause, ils sont les plus gros), est celui des Tipulidae.

Les tipules, nous les connaissons bien.

En effet il s'agit des cousins.

Tout le monde a vu des cousins.

Ils viennent fréquemment, l'été, dans nos maisons, tourner autour de nos lampes.

Tipula oleracea (2) (tipule du chou):

 

TIPULIDAE Tipula oleracea.JPG

 

Tout le monde sait que les cousins sont de très gros moustiques.

Mais qu'ils ne sont pas dangereux car ils ne piquent pas.

Tout le monde se trompe, du moins en partie.

Les cousins, en effet, ne piquent pas.

Mais ce ne sont pas des moustiques: ce sont des tipules.

Tipula sarajevensis (3):

 

TIPULIDAE Tipula sarajevensis.JPG

 

Certains sont surprenants pour le profane.

Nephrotoma crocota (3):

 

TIPULIDAE Nephrotoma crocota 2.JPG

 

On commence à les rencontrer dès le printemps.

Tipula vernalis (3) (tipule printanière):

 

TIPULIDAE Tipula vernalis (tipule printanière).JPG

 

Tipula fascipennis (2):

 

TIPULIDAE Tipula fascipennis 1.JPG

 

Mais on en voit aussi vers l'automne.

Tipula luna (3):

 

TIPULIDAE Tipula luna 1 (2).JPG

 

Chez les tipules, bien mieux que chez d'autres diptères, on aperçoit bien les ailes atrophiées, ou "haltères".

Et l'on conçoit mieux leur rôle de balancier:

 

TIPULIDAE Tipula luna 2 (2).JPG

 

Les larves de tipules sont détritivores, et font partie des chaines alimentaires concernant de nombreux animaux (batraciens, oiseaux...).

Les adultes se nourrissent en général de nectar.

Mais comme ils vivent peu de temps, certains ne se donnent même pas la peine de se nourrir.

Tipula paludosa (3) (tipule des prairies):

 

TIPULIDAE Tipula paludosa 2.JPG
 

Le genre Tipula n'est pas le seul genre constituant la famille des Tipulidae.

Elle compte aussi, entre autre, le genre Nephrotoma.

Nous en avons croisé un exemple plus haut.

En voici d'autres.

Nephrotoma flavescens (1):

 

TIPULIDAE Nephrotoma flavescens.JPG

 

Nephrotoma flavipalpis (1):

 

TIPULIDAE Nephrotoma flavipalpis 1.JPG
 

Nephrotoma quadrifaria (3):

 

TIPULIDAE Nephrotoma quadrifaria 2.JPG
 

Nephrotoma appendiculata (2):

 

TIPULIDAE Nephrotoma appendiculata.JPG

 

Enfin, certaines familles sont apparentées aux tipules.

Les Trichoceridae et les Limoniidae.

Les espèces les composant sont appelées tipuliformes.

Limonia nubeculosa (3):

 

LIMONIIDAE Limonia nubeculosa 2.JPG
 

Trichocera annulata (1):

 

TRICHOCERIDAE Trichocera annulata.JPG
 

Trichocera hiemalis (1):

 

TRICHOCERIDAE Trichocera hiemalis.JPG
 

Voilà!

Cette fois, pour l'instant, nous en avons fini avec les mouches.

Avec les diptères plus exactement.

Pour l'instant, car 95% du travail reste à faire.

Cela devrait nous effrayer mais ce n'est pas le cas.

Heureusement, nous ne sommes pas (ou plus) atteints de troubles obsessionnels compulsifs.

Sinon, avec un tel chantier, nous serions déjà enfermés à Édouard Toulouse.

 

pense-bete-dessins-humoristiques_196898.jpg

(droits réservés)

 

Nous prenons notre temps.

Nous photographions quand nous en avons envie, conscients, à chaque fois, de rater bon nombre d'espèces.

Nous écrivons et identifions de même, à notre rythme et selon nos désirs.

Notre travail n'est pas, et ne sera jamais exhaustif, même si nous restons concentrés sur notre seul jardin.

D'ailleurs ce n'est pas un travail.

Juste un amusement.

 

 

 

 



19/11/2016
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