LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Toujours des mouches

Les mouches sont une merveille pour l'entomologiste amateur.

Il y en a plein de sortes différentes, et il y en a partout.

Si l'identification de certaines espèces relève de l'exploit, ce n'est pas toujours le cas.

On imagine mal, avant de les regarder de plus près, la diversité, l'étrangeté des mouches qui nous entourent.

Nous allons nous intéresser ici à quelques mouches "atypiques" rencontrées dans notre jardin.

 

Certaines mouches nous semblent assez moches.

Mais, bien sûr, uniquement à partir de critères anthropocentriques qui n'ont pas grand chose à faire ici.

C'est le cas, par exemple, des Asilidae.

 

On surnomme les asiles les "mouches à toison".

Parce qu'elles sont, en général, assez "poilues".

Asilus crabroniformis (3) (asile frelon):

 

ASILIDAE Asilus crabroniformis 2.JPG

 

Selon certains auteurs anciens, il parait que leurs piqûres sont très douloureuses.

On se demande bien comment ceux-ci ont disposé de cette information?

Les Asilidae ne piquent jamais les vertébrés.

Sans doute étaient-ils à ce point masochistes qu'ils se soient infligés à eux-mêmes une piqûre en contraignant un insecte captif?

Quoiqu'il en soit, même si leur aspect n'est pas toujours très engageant, n'ayez pas peur, vous ne risquez rien de la part des Asilidae.

Dasypogon diadema (3):

 

ASILIDAE Dasypogon diadema (asilide noire).JPG

 

Certaines asiles ont des allures assez étranges.

Choerades marginata (2):

 

ASILIDAE Choreades fimbriata.JPG

 

D'autres des démarches surprenantes.

Molobratia teutonus (3):

 

ASILIDAE Molobratia teutonus.JPG 

 

Ce sont toutes de redoutables prédateurs.

En voici une qui vient de capturer un ichneumon femelle.

Molobratia teutonus (3):

 

ASILIDAE Molobratia teutonus 3.JPG

 

L'identification des asiles est (relativement) aisée.

Beaucoup plus, en général, que celle des "mouches vraies".

Bien sûr, dans certains cas, le doute peut s'instiller.

Tolmerus atricapillus (2):

 

ASILIDAE Tolmerus atricapillus 3.JPG

 

Parfois très fortement.

Surtout lorsque la photo n'est pas bonne.

Tolmerus cingulatus (1):

 

ASILIDAE Tolmerus cingulatus.JPG 

 

Une seule chose est sûre.

C'est que lorsque l'on a affaire à une asile, l'on sait que c'est d'une asile qu'il s'agit.

Ce qui n'est pas le cas pour d'autres familles de diptères.

Après, il ne reste plus qu'à trouver l'espèce.

C'est, bien sûr, plus facile à dire qu'à faire.

Dioctria hyalipennis (2):

 

ASILIDAE Dioctria hyalipennis 3.JPG

 

Dioctria linearis (2):

 

ASILIDAE Dioctria linearis 1.JPG

 

Dans certains cas, c'est même si difficile que le doute est impossible à dissiper.

Attention alors à ne pas trop insister.

Sinon les asiles nous poussent vers l'asile.

Neomochtherus geniculatus (1):

 

ASILIDAE Neomochtherus geniculatus 2.JPG
 

Neoepitriptus setosulus (1):

 

ASILIDAE Neoepitriptus setosulus 1.JPG 

 

Les Asilidae ne sont pas la seule famille de "mouches" à ne pas tout-à-fait ressembler à des mouches.

Il en est bien d'autres.

La petite famille des Hybotidae, par exemple.

Ce sont de petits diptères que les anglo-saxons appellent les "mouches de la danse".

Il y en a assez souvent dans les jardins, mais on ne les "voit" pas.

Il s'agit en effet d'insectes assez petits que l'on ne remarque pas.

Imaginez la surprise lorsque l'on rencontre ceci la première fois dans l’œil de l'objectif.

Hybos culiciformis (2):

 

HYBOTIDAE Hybos culiciformis 2.JPG
  

Les Hybotidae sont caractéristiques grâce à leur thorax, qui présentent une sorte de bosse.

Bicellaria nigra (2):

 

HYBOTIDAE Bicellaria sp. 2.JPG
 

Attention toutefois.

Ce ne sont pas les seules mouches bossues.

Celle qui suit appartient à la famille des Empididae.

Empis pennipes (2):

 

EMPIDIDAE Empis pennipes 1.JPG

 

La réalité des mouches est donc surprenante lorsque l'on s'y intéresse de plus près.

Les Lauxaniidae sont une autre famille de très petites mouches, assez bizarres.

Beaucoup d'entre elles sont jaunes.

Et certaines disposent de caractéristiques permettant de les identifier.

Minietta inusta (3):

 

LAUXANIIDAE Minettia inusta.JPG

 

Sapromyza quadripunctata (2): 

 

LAUXANIIDAE Sapromyza quadripunctata 1.JPG

 

Mais ce n'est pas une généralité.

Toutes les Lauxaniidae ne sont pas jaunes.

Toutes ne disposent pas de caractéristiques évidentes.

Elles peuvent donc s'avérer être un casse-tête en termes de détermination.

Du moins pour les amateurs que nous sommes.

Lyciella platycephala (1):

 

LAUXANIIDAE Lyciella sp..JPG 

 

Mais nous sommes têtus et déterminés.

Sapromyza viciespunctata (1):

 

LAUXANIIDAE Sapromyza viciespunctata.JPG 

 

Si nous avons pris une photo, il nous faut trouver un nom.

Au risque de l'approximation.

Minietta subvittata (1):

 

LAUXANIIDAE Minettia subvittata 2.JPG

 

Les Tephritidae sont une autre famille de mouche particulièrement fascinante.

Leur allure est souvent très particulière.

Mais leurs larves s'attaquent souvent aux fruits, et peuvent poser problème pour l'agriculture.

En ce qui nous concerne, nos fruitiers peuvent en pâtir.

Ceratitis capitata (3) (mouche méditerranéenne des fruits):

 

TEPHRITIDAE Ceratitis capitata 2.JPG 

 

De même que nos oliviers.

Bactrocera oleae (3) (mouche de l'olive):

 

TEPHRITIDAE Bactrocera oleae 1.JPG 

 

Voire nos artichauts.

Terellia longicauda (3):

 

TEPHRITIDAE Terellia longicauda 1 (mouche de la bardane).JPG 

 

Mais elles sont tellement curieuses que nous ne parvenons pas à leur en vouloir.

Il faut bien reconnaître que cela est plus facile pour nous, qui ne vivons pas de nos récoltes.

A contrario, malgré leur présence, nous avons pu manger les fruits de notre verger, porter nos olives au moulin, et profiter des artichauts de notre potager.

De plus, s'il n'y avait pas eu, dans le jardin de Choui et Leia, ni arbres fruitiers, ni artichauts, ni oliviers, nous n'aurions sans doute pas rencontré ces magnifiques espèces.

 

En fin de compte, nous n'avons qu'un seul regret.

C'est celui d'avoir négligé trop longtemps les mouches.

Pour conclure cet article, voici deux spécimens de la famille des Tephritidae, encore plus étranges que les précédents.

Oxyaciuria tibialis (3):

 

TEPHRITIDAE Oxyaciura tibialis 2.JPG
 

Tephritis formosa (3):

 

TEPHRITIDAE Tephritis formosa 2.JPG
 

Et deux spécimens de la famille des Ulidiidae.

L'un très reconnaissable.

Otites jucunda (3):

 

ULIDIIDAE Otites jucunda 1.JPG
 

L'autre beaucoup moins.

Seioptera vibrans (1):

 

ULIDIIDAE Seioptera vibrans.JPG
 

Pour conclure?

Pour l'ensemble des familles évoquées ici, il existe quelques centaines d'espèces en France métropolitaine.

Nous sommes donc loin d'en avoir fini (du moins l'espérons-nous) avec ces mouches curieuses qui ne ressemblent pas tout-à-fait à des mouches. 

 

 

 



02/11/2016
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